Manifestations contre la loi travail : revivez la journée de mobilisation nationale du 14 juin

cbf287f9-f2a1-4d7b-8ecd-c3286a467a3b
A Paris, 75 000 à 80 000 personnes se sont mobilisées contre le projet de loi travail, selon la préfecture de police, tandis que les syndicats évoquent un million de manifestants.
Une forte mobilisation et de violents affrontements ont marqué la journée de mobilisation intersyndicale contre la “loi travail”, mardi.
Selon les syndicats, un million de personnes ont pris part au cortège qui a rallié les Invalides depuis la place d’Italie. La préfecture de police évoque, elle, entre 75 et 80 000 personnes dans le cortège parisien. D’autres manifestations étaient organisées dans plusieurs villes de province.
Dans le cortège parisien, des affrontements ont éclaté en tête de manifestation. La préfecture de police a évoqué “plusieurs centaines de manifestants cagoulés” qui s’en sont pris aux forces de l’ordre et au mobilier urbain. Au moins 42 personnes ont été interpellées, 29 membres des forces de l’ordre et 11 manifestants ont été blessés à Paris, selon les derniers chiffres de la préfecture.
Face aux risques d’affrontements avec la police, “environ 130 personnes” ont été interdites par la préfecture de police de manifester à Paris.
Les syndicats refusent de parler de “baroud d’honneur” pour cette journée, alors que la mobilisation faiblit sur fond de tractations engagées entre les opposants et le gouvernement. Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT doit ainsi être reçu, pour la première fois depuis le début de la contestation, par la ministre du travail, Myriam El Khomri, vendredi 17 juin.
Le projet de loi continue lui son parcours législatif : il est examiné depuis lundi au Sénat dont la majorité de droite entend accentuer le caractère libéral du texte.
A lire, à regarder sur ce sujet :
Ce que prévoit le projet de loi travail
“Loi travail” : quelles marges de manœuvre pour le Sénat ?
La “loi travail” expliquée en patates

Le Monde à 19h43

Il va être très difficile de tirer un bilan chiffré de cette mobilisation, les données fournies par les organisateurs et par la police étant diamétralement opposées et contradictoires.

Ainsi, la police évoque sur l’ensemble du territoire 125 000 manifestants, quand les syndicats en évoquent 1,3 million. Ces derniers se targuent donc d’avoir dépassé leur record de mobilisation pour ce qui concerne la contestation du projet de loi travail. Le 31 mars, ils avaient évalué à 1,2 million le nombre de personnes ayant défilé dans toute la France. Les autorités tirent un bilan inverse, puisque le 31 mars, elles avaient comptabilisé 400 000 manifestants, loin des 125 000 de mardi.

Toutefois, là où syndicalistes et autorités s’accordent, c’est sur la mobilisation à Paris qui a été la plus forte depuis le début de la mobilisation, du propre aveu des autorités. Selon ces dernières, 75 à 80 000 personnes ont défilé mardi après-midi dans la capitale, contre 26 à 28 000 le 31 mars. Les syndicats avaient eux compté 160 000 personnes en mars, contre 1 million aujourd’hui.

Comment expliquer un tel différentiel ? Nos journalistes sur place l’ont constaté tout au long du cortège : les manifestants étaient venus de toute la France, mardi, pour cette manifestation que les syndicalistes espéraient “monstre”. Des syndicalistes de Toulon, Bourg-en-Bresse, du Havre ou encore de Fos-sur-mer étaient ainsi présents et ont densifié le défilé parisien pour en faire une manifestation spectaculaire, sans équivalent en province.

Le Monde à 19h21

Le ministère de l’intérieur évoque 125 000 manifestants au total en France, dont 75 à 80 000 à Paris.

Le Monde à 18h49

Le point sur la mobilisation en province :

A Toulouse : 6 000 personnes selon la police, 30 000 selon les syndicats.
A Marseille : 5 000 personnes selon la police, 140 000 selon la CGT.
A Lyon : 3 800 personnes selon la police, 9 000 selon les syndicats.
A Rennes : 1 900 personnes selon la police, 5 000 selon les syndicats.

Le Monde à 18h45

La préfecture évoque maintenant 58 interpellations et 40 blessés (29 membres des forces de l’ordre et 11 manifestants).

Le Monde à 18h40

La queue du cortège est, elle, boulevard Montparnasse.

Le Monde à 18h39

Les manifestants qui sont arrivés aux Invalides sont depuis un long moment interdits de quitter un périmètre défini par les forces de l’ordre.

Le Monde à 18h38

L’assistance publique-hôpitaux de Paris annonce qu’elle va porter plainte après les dégradations de ses locaux par les manifestants. Une “attaque insupportable”, a déploré Marisol Touraine, ministre de la santé.
Les Décodeurs à 18h34

Comment c’est possible ? 1 million pour la CGT et 80 000 pour la police? Je veux bien qu’il y ait des écarts, mais là cela paraît ridicule. Pouvez-vous nous expliquer ?

Le comptage des manifestants est une vieille guerre française, qui dure depuis des décennies. Ici, l’écart est particulièrement important (néanmoins, il est pire à Marseille, où la police annonce 5 000 manifestants et les syndicats… 140 000).
Un chiffre de mobilisation a une portée symbolique énorme, autant pour le pouvoir que pour les opposants. On le compare aux précédents cortèges, à d’autres mobilisations historiques, etc. Le “million” est ainsi un chiffre symbolique.

Peut-on trancher ? Contrairement à une idée répandue, compter les manifestants est une tâche complexe. Les quelques rédactions qui s’y sont essayé, du Monde à Mediapart, ont pu le constater. Dès qu’on dépasse la dizaine de milliers, il devient extrêmement difficile d’évaluer “à l’œil” une masse, et encore plus de les compter à la main. Sans trancher pour ce cas-ci, les quelques expériences de comptage indépendant qui ont été tentées aboutissaient le plus souvent à des chiffres plus proches de ceux de la police que de ceux des manifestants.

Depuis des années, des propositions de commissions indépendantes de “comptage” ont vu le jour, sans aboutir pour l’instant.
Blandine Garot à 18h31
Le Monde à 18h23
Kader, 38 ans, militant du NPA.

“Je suis très en colère de la façon dont la manifestation a été gérée. Ça fait 15 ans que je fais des manifs et je trouve que la violence de l’Etat a monté d’un cran. C’est compréhensible qu’une partie de la population, dont les jeunes, soit en colère. C’est compréhensible que leur perspective politique déborde celle des directions syndicales avec de la casse et de la violence. La violence qu’il y a aujourd’hui, c’est aussi le produit de l’échec des balades syndicales depuis le mois de mars. Ce que je trouve notable aussi, c’est la défiance des jeunes de tête de cortège envers les syndicats.”

Le Monde à 18h20

Selon la CGT, 1,3 million de personnes ont défilé au total en France, dont 1 million à Paris.
Voir plus FERMER

Ti potrebbe interessare anche...